1. Introduction
L’Union des Comores s’est engagée dans la mise en oeuvre des ODD dès leur adoption en
2015. Avec l’appui du Système des Nations Unies, à travers le PNUD, le pays a réalisé la
contextualisation et la priorisation des cibles des ODD en impliquant les institutions
publiques, la société civile, le secteur privé et les partenaires au développement. Il en est
ressorti 68 cibles ODD assortis d’indicateurs arrimés aux priorités, aux défis spécifiques et
aux capacités statistiques du pays.
Le Plan Comores Émergeant (PCE) à l’horizon 2030 constitue le document de référence
pour la mise en oeuvre des ODD. Adopté en 2019, sous l’impulsion du Président de
l’Union des Comores, le PCE prône une mise en oeuvre conjuguée de l’Agenda 2030 de
l’ONU et de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine. Il est articulé en cinq socles stratégiques
et cinq catalyseurs permettant de mieux prendre en compte les intersectorialités, pour
une mise en oeuvre cohérente et efficace des politiques et programmes de
développement.
2. État de réalisation des ODD
2.1 Capital social
La proportion de la population privée des services a diminué de près de 10% en espace
de 10 ans. 23.5% vivent en dessous du seuil national de pauvreté et 18% sous le seuil
international (moins de 1.25$/jour). L’électricité couvre 33% de la population, l’accès à
l’eau potable 18% et l’assainissement 36%. Le gouvernement vise à ramener ces taux à
100% d’ici 2030.
Le système de santé présente de nombreuses carences face à un profil épidémiologique
marqué par de nombreuses maladies, sévissant à l’état endémo-épidémique et autres
maladies non transmissibles émergentes dont le diabète et les maladies
cardiovasculaires. La population fait face à une situation de précarité sanitaire. L’arrivée
du COVID-19 rend les défis à relever encore plus colossaux.
2.2 Capital humain
La parité fille-garçon est effective dans le primaire et le secondaire. Pour l’enseignement
supérieur, l’Université des Comores compte environ 16000 étudiants (2018-2019), soit 16 fois son effectif de départ (2003-2004). Les efforts sont à consentir sur la qualité de
l’enseignement et le placement des jeunes diplômés. Le taux brut de préscolarisation et
le taux d’alphabétisation sont en progression depuis 10 ans, mais certaines disparités
s’observent notamment entre milieu urbain et rural.
2.3 Capital économique
Le PCE reconnait l’économie bleue comme moteur de l’émergence. La pêche contribue
pour 6,7% à la richesse nationale. Le secteur agricole emploie 57% de la population active
et fournit environ 90% des revenus d’exportation essentiellement liés aux produits de
rente. Le gouvernement prévoit développer plusieurs secteurs dont le tourisme et
l’exploitation minière des fonds marins. Il met en place un programme de développement
urbain et d’infrastructures. Les Comores se classent au rang des pays à revenu
intermédiaire.
2.4 Capital naturel
L’enjeu climatique constitue un facteur majeur de l’émergence, transcendant l’ensemble
du secteur environnemental. Le gouvernement prévoit l’expansion du système national
des aires protégées à plus de 25% du territoire national, l’augmentation de la capacité
des énergies renouvelables de 0.6% à 40% d’ici 2030, le renforcement de la résilience aux
catastrophes, l’adaptation de l’agriculture, la restauration des bassins versants et le
renforcement des capacités en gestion des risques de catastrophes.
3. Mécanismes de coordination, de mobilisation des ressources et du
partenariat
Sous l’égide du Chef de l’État, la coordination est assurée par le Secrétaire Général du
Gouvernement, appuyé par le Commissariat General au Plan. Le dispositif institutionnel
de suivi de la mise en oeuvre des ODD, le même que celui du PCE, est structuré autour des
5P, incluant l’ensemble des parties prenantes. Le défi actuel est de rendre ce dispositif
opérationnel.
Par ailleurs, le gouvernement s’emploie à mobiliser les ressources et le partenariat pour
la mise en oeuvre du PCE. L’augmentation des investissements publics de 50% entre 2016
et 2018 et la mobilisation de 4.3 Milliards d’Euro, lors de la conférence des partenaires au
développement à Paris en 2019, s’inscrivent dans cette dynamique. Le gouvernement
procède aussi à des reformes administratives, juridiques et institutionnelles permettant
de renforcer la compétitivité, notamment par les nouvelles technologies.
4. Besoins d’appui
Les Comores auraient besoin d’un appui technique et financier dans les secteurs suivants:
- Économie bleue
- Agroalimentaire
- Transformation numérique
- Capacités de programmation et budgétisation
- Mobilisation des ressources
- Production, analyse et publication de données
- Enseignement supérieur professionnel et technique